La misdirection passive

La mémoire - Introduction

La misdirection active

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S'il existe une forme passive de la misdirection, en existe-t-il une forme active ? Absolument.

Cette seconde forme de misdirection est plutôt utilisée par les pickpockets. L'un des plus fameux pickpockets de tous les temps est français : Dominique Risbourg, alias "Dominique".

Dans son show de 20 minutes, qu'il a présenté durant 20 ans à Las Vegas chaque soir, l'artiste dérobait sur scène tout ce qu'il pouvait : les montres, les portefeuilles, les ceintures, les lunettes et même les cravates.
A la base de son art : le sens de ce que les magiciens appellent le timing. Le timing pourrait se traduire par le "bon moment". Dominique n'avait pas son pareil pour agir au moment adéquat. Cette capacité associée à une agilité hors norme et l'utilisation de la misdirection active lui permettait de littéralement détrousser le spectateur qui le rejoignait sur scène.

Qu'est ce que la misdirection active ?

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C'est quand on vous implique dans une action pour détourner votre attention. Par exemple, le pickpocket de music-hall doit très tôt envahir l'espace personnel de sa victime. Il va jouer sur l'adaptation neurosensorielle de façon à habituer le spectateur qui va moins se méfier d'être ainsi envahi. Puis Dominique va faire un état des lieux de ce que possède l'autre.

Il fouille ouvertement ses poches pour montrer qu'ici il a un portefeuille, là de la monnaie etc...

A cet instant, le pickpocket tient le poignet du spectateur, celui sur lequel il y a une montre. Il lui demande de bien vérifier que son portefeuille est toujours en place en lui donnant l'ordre de mettre sa main dans la poche. Pendant que le spectateur est occupé à cette action, Dominique en profite pour lui subtiliser sa montre : le spectateur ne s'est pas rendu compte de rien car il n'a pas pu diviser son attention. C'est imparable et très spectaculaire.

Très tôt, donc, les magiciens ont su que, pour réaliser une illusion, ils devaient devenir des maîtres de l'attention et de la perception. Mieux, il leur fallait contrôler ces capacités humaines.

L'un des mystificateurs les plus connus à avoir su utiliser ce "pouvoir" s'appelle Uri Geller. Ce magicien Israélien a, durant de nombreuses années, tenté de convaincre un large public qu'il avait le pouvoir de tordre les clés par son pouvoir de télékinésie.
Régulièrement invité sur les plateaux télévisés, il démontrait son savoir-faire face à un public souvent conquis.
Outre le fait que les gens aiment croire en ce genre de chose, c'est bien le talent de cet illusionniste qui lui a ouvert les portes de la notoriété. Son aplomb associé à une confiance absolue en son art lui ont permis de mystifer un très grand nombre de personnes qui juraient l'avoir vu tordre des clés par la simple action de son esprit. Pourtant Uri Geller s'est fait démasquer à plusieurs reprises et en direct à la télévision. Des magiciens comme James Randi l'ont confondu et ont décortiqué très minutieusement ses techniques. Mais à ce jour, Uri Geller continue d'animer des séminaires sur le pouvoir de la pensée. Il argumente et illustre ses concepts en tordant des petites cuillères ou des clés. C'est un truc de magie, mais sorti de son contexte, tout cela s'apparente à un vrai miracle.

Mais alors pourquoi les gens continuent d'y croire si la supercherie a été révélée ? Qu'est-ce qui fait que les gens sont si enclins à prendre pour vraie une information plutôt qu'une autre ? Nous ne sommes plus là dans le domaine de l'attention. L'explication est plutôt à chercher au niveau d'une autre faculté bien connue : la mémoire. Cette mémoire que, bien souvent, on croit infaillible quand il s'agit de nos souvenirs, et qui n'est peut-être pas aussi fiable que ça...

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