Le temps d'avance

La misdirection active

La misdirection passive

James Randi,  plus connu sous l'appellation « Randi le stupéfiant » (« The Amazing Randi »), est un illusionniste professionnel canado-américain.
James Randi, plus connu sous l'appellation « Randi le stupéfiant » (« The Amazing Randi »), est un illusionniste professionnel canado-américain.
Le détournement d'attention s'apparente à ce qu'on pourrait appeler la distraction. Distraire l'attention crée généralement un doute. Dans l'un de ses numéros, l'improbable Amazing Jonathan propose de tordre une cuillère par le simple pouvoir de son esprit.

A un moment donné, une explosion se produit un peu plus loin à sa droite, ce qui a pour effet de détourner l'attention du public.

Simultanément, sous couvert de cet événement, l'artiste plie physiquement la cuillère. La surprise passée, Jonathan récupère son public pour faire constater que la cuillère est désormais tordue. Ce qui provoque inévitablement le rire des spectateurs qui ont bien entendu compris la supercherie.
Dans un contexte plus sérieux, dans les années 80, un jeune américain de 21 ans, James Hydrick, prétendait détenir certains pouvoirs qui lui permettaient de déplacer les objets. A cette même époque, le magicien et scientifique James Randi proposait une enveloppe de 10 000 dollars à quiconque prouverait qu'il possède une capacité hors norme : voyance, télékinésie, double-vue...En effet, Randi soupçonnait la plupart de ces personnes d'utiliser et détourner des principes physiques et scientifiques, comme le font les magiciens.
Lors d'une émission, James Hydrick propose de montrer ses pouvoirs. James Randi, en embuscade, doit intervenir à la fin de l'expérience pour remettre le fameux chèque...ou dénoncer la supercherie. 

Le jeune homme se présente comme pratiquant les arts martiaux depuis toujours, prétend posséder les pouvoirs que tout le monde possède, mais que lui a travaillé et développé.

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Lors de la première expérience, il pose un crayon sur le bord d'une table, de façon à ce que ce dernier se trouve en équilibre entre le vide et la table.

Après quelques passes issues du kung-fu, le stylo tourne sur lui-même : à aucun moment le prodige n'a touché ou ne s'est même approché du stylo.

Puis, une seconde expérience lui est proposée : l'animateur ouvre devant lui un annuaire, à la moitié environ. Hydrick recule, semble se concentrer et , à un moment donné recule, comme s'il n'y arrivait pas. Il revient au niveau de l'annuaire et, mystérieusement, quelques pages se tournent !
Si vous avez l'occasion de visionner cette vidéo sur Youtube, vous verrez que c'est extrêmement convaincant. Pour un public non averti, cette double expérience s'apparente à de la "vraie" magie. 

James Hydrick aurait-il un véritable pouvoir ?

James Randi est invité à rejoindre le plateau : des coulisses, il a pu voir ce qui s'est passé. L'animateur lui demande son avis et immédiatement Randi soupçonne Hydrick d'utiliser son souffle sous couvert des autres mouvements pour obtenir ces résultats. 
Rappelez-vous du principe de l'action en transit : on perçoit d'abord une action forte en intensité. Le jeune homme a-t-il pu masquer l'action de souffler par ses différents mouvements de kung-fu ? James Randi le prouve une première fois en reproduisant lui-même la première expérience, celle du crayon au bord de la table. En équilibre, le stylo ne présente aucune résistance à la rotation. Vous essaierez : si vous soufflez un tout petit peu dessus, il tourne sur lui-même sans aucune difficulté.
Comment prouver dès lors que Hyrick a bien soufflé sur le crayon mais aussi sur l'annuaire ? Très simplement. James Randi lui propose de réitérer l'expérience mais en ajoutant un élément de contrôle : des morceaux de papier très volatiles, placés entre l'annuaire et James Hydrick. De cette façon, s'il souffle, les morceaux de papier s'envoleront.
Hyrick relève le défi...mais ne parviendra jamais à reproduire le prodige. Il invoquera différents problèmes : les papiers blancs, réfléchissent la lumière et créent de l'électricité statique qui empêche les pages de l'annuaire de tourner. Sur le plateau, d'autres scientifiques sont présents et le contredisent. Au final, au bout de plusieurs minutes, la démonstration est invalidée : Hyrick rejoint alors la longue liste d'escrocs prétendant posséder un pouvoir "inexplicable".

Sans vraiment le savoir, sa technique reposait sur la misdirection dite passive. Son rôle consistait à capter et même captiver les sens des spectateurs de différentes façons. Tout d'abord, en arrivant habillé d'un kimono, puis en prétendant détenir ses pouvoirs de Chinois auprès desquels il avait étudié le kung-fu. Dans un chapitre précédent, nous vous parlions de mise en condition : dès sa présentation, James Hydrick jouait sur ce phénomène qui consiste à préparer l'autre à croire ce qu'on va lui dire. Puis, sous couvert de mouvements d'arts martiaux, il soufflait sur le stylo ou l'annuaire. Il suggérait au public de regarder à un certain endroit pendant qu'il se passait autre chose ailleurs...

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