Dans le spectacle qui l’a rendu célèbre dans le monde entier, le
magicien David Copperfield introduit la plupart de ses illusions
par des courts métrages vidéo. Dans l’un de ses numéros, il
reprend et réadapte la fameuse « cabine spirite » des frères
Davenport. Dans cette illusion, alors que les deux frères sont
attachés dans une cabine fermée aux yeux du public, d’étranges
phénomènes se produisent
Dans l’adaptation de Copperfield, à un moment donné, un écran
descend sur scène et projette différentes images vidéo de
maisons hantées en noir et blanc. Elles sont commentées et
semblent provenir d’archives très anciennes. L’objectif est
double : renforcer auprès du public l’éventuelle existence de
spectres, mais aussi créer une certaine tension.
Puis le décor s’ouvre. Au beau milieu de la scène trône une sorte
de cabane fantôme, vraiment réussie. Elle semble provenir d’un
dessin animé de Disney. Elle est en bois, semble vieille et en
mauvais état. Les partenaires l’ouvrent : l’intérieur rappelle une
salle d’un vieux château.
Puis, David Copperfield fait monter des spectateurs qui
contrôleront tout le déroulement du numéro : ils attachent le
magicien, examinent la cabine et s’assurent qu’il n’y a aucun
trucage. Le célèbre magicien est enfermé et attaché. À partir de
cet instant, l’éclairage et la musique prennent le relais pour créer
une ambiance angoissante. Des morceaux de journal sortent de
la cabine, une clochette se met à tinter. On ouvre la cabine,
David Copperfield est toujours solidement attaché.
S’ensuivent alors différents phénomènes tous plus troublants les
uns que les autres. À un moment donné, des fantômes
matérialisés par des foulards blancs s’échappent de la maison
hantée et volent au-dessus du public. Puis la cabine se ferme et
explose, emportant avec elle les spectateurs qui disparaissent
instantanément. Ils réapparaîtront plus tard tout aussi
mystérieusement.
Alors, évidemment, il s’agit de spectacle. Les spectateurs ne sont
pas dupes et savent qu’il s’agit d’illusion. Il n’empêche qu’il faut
leur donner l’occasion de frissonner, de s’évader, d’oublier le
quotidien. En un mot, de les mettre en confiance pour, l’espace
d’un instant, suspendre leur esprit critique.
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La création d'un univers
Lorsque vous regardez un film, les techniques sont à peu près les
mêmes. L’image, le thème, la musique : tout contribue dès le
départ à planter le décor. Le génie d’un réalisateur, c’est de
justement vous amener à lâcher prise et croire, le temps d’un
film, que tout est réel. À partir de là, tout ce que vous visionnerez
sera accepté comme vrai par votre inconscient : les scènes
émouvantes, dramatique, effrayantes ou cocasses. Votre
cerveau, par l’intermédiaire de neurones dits « miroirs » s’impliquera dans le film et vous permettra de ressentir les
différentes scènes. Ainsi, parfois, vous pourrez être amené à
pleurer, à rire ou à frissonner… Même si, au final, vous savez
que c’est de la pure fiction. Qu’importe, le résultat sera là. Et bien
après la projection, votre mémoire prendra le relais, le souvenir
persistera. Si vous avez vu un film comique, vous serez
probablement de bonne humeur les heures qui suivront. En
revanche, un film dramatique vous amènera à vous poser des
questions existentielles.
Ce que vous ressentez lorsque vous entrez dans un lieu, ou que
vous rencontrez quelqu'un, est directement lié à ce que vous percevez. Un spectacle est d’autant plus prenant qu’il vous
emmène dans un univers bien précis : les décors, les costumes,
l’éclairage, l’atmosphère, tout contribue à stimuler vos facultés
perceptives, vous suggérer une ambiance et donner du sens à
l’ensemble.
Un magicien, pour être efficace, doit préparer son public et donc
travailler sur la notion de personnage. Pendant très longtemps, et
c’est une image qui perdure, l’illusionniste était représenté en
smoking queue-de-pie, capé, et coiffé d’un haut-de-forme. Cette
représentation, quasi universelle, suffisait à préparer le terrain :
devant un tel personnage on savait d’emblée à qui on avait
affaire.
Les modes changent : aujourd’hui le magicien s’est affranchi du
costume classique et travaille de plus en plus souvent sur un
thème. Certains artistes choisissent la comédie et s’habillent en
couleurs, d’autres sont inspirés par le conte et préfèrent les
costumes d’époque, d’autres encore jouent sur le côté mystérieux
et parfois sombre. Dans tous les cas, l’artiste cherche à paraître
cohérent, crédible. Toujours dans le but de gagner la confiance
du spectateur.